Les Pâques et la Pâque

Un chrétien doit-il observer la semaine sainte, le vendredi saint et les Pâques? Doit-il décorer des oeufs de Pâques et se rendre à l'église ou au temple le dimanche de Pâques?

Il est fort possible que vous observiez ces coutumes depuis votre enfance, persuadé sans doute que tout cela a été institué par Dieu. Dieu a-t-Il ordonné l'observance de ces fêtes, de ces coutumes? La Bible ne les mentionne pas!

Jésus, pas plus que Ses disciples, n'en fait mention et en voici la raison. Deux fêtes se situent à cette époque de l'année. L'une est d'inspiration divine, l'autre est d'origine païenne. Il s'agit de la Pâque et des Pâques. La première est, bien entendu, celle dont la Bible parle à plusieurs reprises et la seconde ne correspond pas à ce qui a été décrété par Dieu. Le monde chrétien traditionnel observe une grande fête appelée "les Pâques".

Avez-vous remarqué qu'il a une autre orthographe dans la Parole de Dieu? Vous n'y trouverez pas les Pâques, car elles ne sont pas mentionnées dans les Saintes Ecritures. La Bible révèle une fête printanière bien différente de celle que le monde observe. Si vous trouvez les Pâques dans votre Bible, n'hésitez pas à vérifier dans d'autres Bibles et vous constaterez qu'il s'agit alors d'une erreur de traduction ou d'impression.

L'origine de cette fête de Pâques, appelée "EASTER" en anglais et "OSTERN" en allemand, remonte très loin, bien avant la naissance du christianisme. Après la mort du Christ, elle a été l'objet de nombreuses controverses, particulièrement au cours des IIe et IIIe siècles de notre ère, car cette fête n'est pas d'origine chrétienne.

Dans son livre, "Les Deux Babylones", Alexandre Hislop écrit: "Venons-en maintenant à la fête de Pâques. Que veut dire le mot "Easter" lui-même? Ce n'est pas un nom chrétien: il porte en lui-même son origine chaldéenne. Pâques (en anglais EASTER) n'est pas autre chose que Astarté, l'un des titres de Beltis, la reine des cieux, dont le nom, tel que le prononçaient autrefois les Ninivites, est évidemment identique à celui qui est utilisé aujourd'hui en Angleterre. Ce nom que Layard a retrouvé sur les monuments assyriens est "Ishtar". Le culte de Bel et d'Astarté fut introduit de très bonne heure en Grande-Bretagne avec les Druides, prêtres des Bocages".

Alexandre Hislop commente l'origine des oeufs de Pâques: "Autrefois les oeufs étaient en usage dans les rites religieux des Egyptiens et des Grecs, et on les suspendait dans les temples pour les cérémonies mystiques. On peut distinctement suivre la trace de l'usage de ces oeufs depuis l'Egypte jusqu'au bord de l'Euphrate. Voici l'histoire qu'en fait l'Egyptien Hyginus: 'On dit qu'un oeuf de dimensions extraordinaires tomba du ciel dans l'Euphrate. Les poissons le poussèrent au rivage, là, les colombes vinrent se fixer dessus, le couvèrent, et Vénus en sortit bientôt: elle fut appelée 'la déesse Syrienne', c'est-à-dire Astarté. De là vint l'emploi de l'oeuf comme symbole d'Astarté ou EASTER'".

La Bible mentionne la Pâque et cette grande fête, dont le nom est féminin singulier, est la première des sept fêtes de l'Eternel. Nous la retrouvons aussi bien dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau Testament. Les sept fêtes annuelles, prescrites par l'Eternel Dieu, ont été observées par le Christ. Les apôtres continuèrent bien évidemment à les célébrer après la mort de notre Sauveur.

Si nous examinons les Ecritures, nous constatons que l'Eglise primitive, l'Eglise des premiers chrétiens qui reçurent leur enseignement directement des apôtres, célébrait la Pâque annuellement, conformément aux instructions données par Jésus, le dernier soir avant Sa mort. Le christianisme traditionnel observe les Pâques qui tombent un dimanche. Cette fête marque la célébration de la résurrection du Christ. Pourtant, un simple calcul révèle son incompatibilité avec la vérité. Le Christ avait affirmé qu'Il resterait trois jours et trois nuits dans le tombeau (Matth. 12:4O).

Réfléchissez un peu! Pouvez-vous compter 72 heures entre le coucher du soleil du vendredi "saint" et le matin du dimanche de Pâques? Il est avéré que le Christ fut enseveli un mercredi, peu avant le coucher du soleil et ressuscité le samedi, peu avant le coucher du soleil. Différents passages bibliques le confirment.

N'hésitez pas à demander notre documentation sur la chronologie de ces évènements. Elle vous sera envoyée gratuitement. Comment l'observance des Pâques parvint-elle à supplanter la Pâque biblique, observée par l'ancien Israël, le Christ et les apôtres? L'Encyclopédie Britannique, 11e édition, pages 828-829, écrit: "Polycarpe, le disciple de Jean, l'évangéliste et évêque de Smyrne, se rendit à Rome en l'an 159, pour y discuter de la question avec Anicet, alors en charge de l'évêché romain. Il insista sur la tradition qu'il avait reçue de l'apôtre, et qui consistait à observer le quatorzième jour... Le besoin de prendre une décision finale sur cette controverse fut l'une des raisons pour lesquelles Constantin convoqua le concile de Nicée, en 325... Lors du concile, on prit unanimement la décision que la fête de Pâques devait être observée le dimanche, à travers le monde, afin que personne ne suive l'ignorance des Juifs..."

Voici comment les décisions d'un empereur supplantèrent les ordonnances divines, empêchant les chrétiens de suivre l'exemple du Christ. Ce concile instaura l'observance du dimanche de Pâques dans les églises qui rejetèrent ainsi les instructions divines pour se conformer à celles des hommes, tout en conservant leur nom de chrétiennes. La Pâque, dont il est question dans la Bible, est une commémoration du sacrifice du Christ, de Ses souffrances et de Sa mort. Elle est la première des sept fêtes annuelles de l'Eternel.

Ces sept fêtes annuelles, qui sont les fêtes de l'Eternel et non des fêtes juives comme certains l'affirment, nous permettent de découvrir le merveilleux plan divin de salut prévu pour l'humanité. Ce plan de salut dévoile le destin incroyable que Dieu réserve à tous ceux qui vivent en conformité avec Ses commandements et Ses lois, s'éloignant ainsi du péché, qui est tout simplement la transgression de la loi (I Jean 3:4).

Voyons les instructions que l'Eternel donna à Moïse et à Aaron avant l'exode: "Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois; il sera pour vous le premier des mois de l'année. Parlez à toute l'assemblée d'Israël, et dites: Le dixième jour de ce mois (il s'agit du mois d'Abib, appelé aussi le mois des épis qui est le premier mois dans le calendrier divin, où l'année débute à la nouvelle lune au printemps et non en plein hiver), on prendra un agneau pour chaque famille, un agneau pour chaque maison... Ce sera un agneau sans défaut, mâle, âgé d'un an... Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour de ce mois; et toute l'assemblée d'Israël l'immolera entre les deux soirs" (Ex. 12:2-6).

Selon l'Encyclopédie juive, l'expression "entre les deux soirs" représente l'intervalle entre le coucher du soleil et le moment où les étoiles deviennent apparentes. Pour Dieu, le coucher du soleil marque la fin d'un jour et le commencement d'un autre. Ce détail est très important pour célébrer les fêtes divines. Le jour et l'heure de la Pâque sont confirmés dans le livre du Lévitique: "Le premier mois, le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, ce sera la Pâque de l'Eternel" (Lév. 23:5).

Le livre de l'Exode ajoute: "On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera (il s'agit bien du sang de l'agneau, qui, comme nous allons le voir, devait protéger les premiers-nés de la mort). Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous ne le mangerez point à demi cuit et bouilli dans l'eau; mais il sera rôti au feu, avec la tête, les jambes et l'intérieur. Vous n'en laisserez rien jusqu'au matin; et, s'il en reste quelque chose le matin, vous le brûlerez au feu... C'est la Pâque de l'Eternel" (Ex. 12:7-11).

Cet agneau immolé était une préfiguration du Christ qui devint l'Agneau de Dieu. Voyons ce que Jean-Baptiste déclare en l'apercevant: "... il vit Jésus venant à lui, et il dit: Voici l'agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde... Le lendemain, ayant regardé Jésus qui passait, il dit: Voilà l'agneau de Dieu" (Jean 1:29 et 36). L'apôtre Paul déclare aux Corinthiens: "Christ, notre Pâque, a été immolé" (I Cor. 5:7).

A plusieurs reprises, le livre de l'Apocalypse nous fait comprendre que le Christ est bien l'Agneau de Dieu qui devait être offert en ultime sacrifice, l'apôtre Jean écrit: "... les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu et ils régneront sur la terre" (Apoc. 5:8-1O).

Il ne fait aucun doute que l'agneau de la Pâque, immolé avant la sortie du pays d'Egypte et dont le sang badigeonné sur les poteaux et le linteau de la porte devait protéger les premiers-nés, était bien une préfiguration de notre Sauveur. Le mot "Pâque" signifie: sauter, passer par-dessus. C'est ce qui se passa pour le peuple, avant sa sortie de l'Egypte: "Cette nuit-là je passerai dans le pays d'Egypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d'Egypte, depuis les hommes jusqu'aux animaux, et j'exercerai des jugements contre tous les dieux de l'Egypte. Je suis l'Eternel. Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai le sang et je passerai par-dessus vous..." (Ex. 12:12-13).

"Quand l'Eternel passera pour frapper l'Egypte, et verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Eternel passera par-dessus la porte et il ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper... C'est le sacrifice de Pâque en l'honneur de l'Eternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d'Israël en Egypte, lorsqu'il frappa l'Egypte et qu'il sauva nos maisons... Au milieu de la nuit, l'Eternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu'au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu'à tous les premiers-nés des animaux" (Ex. 12:23, 27, 29).

Dieu vengeait ainsi Son peuple et punissait les Egyptiens d'avoir assassiné les nouveaux-nés israélites comme Pharaon le leur avait ordonné: "Alors Pharaon donna cet ordre à tout son peuple: Vous jetterez dans le fleuve tout garçon qui naîtra, et vous laisserez vivre toutes les filles" (Ex. 1:22). Le sang de l'agneau devait protéger les premiers-nés de chaque famille israélite dans le but de les soustraire à la mort.

Voici les instructions données à l'époque: "Vous conserverez le souvenir de ce jour, et vous le célébrerez par une fête en l'honneur de l'Eternel; vous le célébrerez comme une loi perpétuelle pour vos descendants" (Ex. 12:14).

Nous avons vu la différence entre les Pâques, d'origine païenne et la Pâque qui, elle, est biblique. Nous avons également établi le lien entre le sacrifice du Christ et l'immolation de l'agneau, qui protégea les premiers-nés israélites de la mort juste avant leur exode. Le Christ observa-t-Il cette fête? Voyons le récit de Luc: "Le jour des pains sans levain, où l'on devait immoler la Pâque, arriva (remarquez qu'il n'est pas question de la fête des Pains sans levain, mais du repas de la Pâque au cours duquel il était requis de manger des pains sans levain), et Jésus envoya Pierre et Jean, en disant: Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions... L'heure étant venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit: J'ai désiré vivement de manger cette Pâque avec vous avant de souffrir..." (Luc 22:7-8, 14-16).

Il est intéressant de noter que le Christ attendit le jour fixé pour donner Ses instructions pour la préparation de la Pâque et Il ne Se mit à table que lorsque l'heure fut venue, nous laissant ainsi un exemple à suivre. Cet exemple et les enseignements qui en découlent ont perdu leur véritable signification dans le christianisme traditionnel.

Certaines églises prétendent que le pain et le vin contiennent réellement le corps et le sang de Jésus-Christ. Leurs membres peuvent participer à la communion tous les jours s'ils le souhaitent. D'autres prennent le "repas du Seigneur" le dimanche matin. D'autres encore l'observent une fois par mois, le matin, et certains parmi eux la prennent le soir, quatre fois par an. "Pendant qu'ils mangeaient (pendant qu'ils mangeaient la Pâque), Jésus prit du pain (de ce pain sans levain commandé pour cette observance); et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés" (Matth. 26:26-28). L'apôtre Luc précise que Jésus ajouta: "Faites ceci en mémoire de moi" (Luc 22:19).

Le chrétien doit donc observer la Pâque au jour indiqué et à l'heure fixée, en mémoire, en commémoration de la mort du Christ qui est l'Agneau de Dieu, notre Pâque. Permettez-moi d'attirer votre attention sur le fait que Jésus a utilisé du vin, du jus fermenté dont le sucre a été transformé en alcool.

A cette époque, le jus de raisin ne pouvait pas être conservé jusqu'au printemps. Il se transformait en vin ou en sirop épais, environ 4O jours après les vendanges. Ceux qui ont étudié tant soit peu les pratiques de la communauté juive à l'époque du Christ confirment que l'on utilisait exclusivement du vin lors de la Pâque et non du jus de fruit. Au cours de la dernière Pâque prise avec Ses disciples, Jésus institua de nouveaux symboles.

Voyons cela: "Ensuite il versa de l'eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il vint donc à Simon Pierre; et Pierre lui dit: Toi, Seigneur, tu me laves les pieds! Jésus lui répondit: Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi. Simon Pierre lui dit: Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. Jésus lui dit: Celui qui est lavé n'a besoin que de laver ses pieds pour être entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous... Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit: Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait" (Jean 13:5-15).

Certains prétendent que ces instructions ne concernent que les disciples du Christ, c'est-à-dire les douze. Qui sont Ses disciples? Le livre des Actes nous répond: "En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant... Les douze convoquèrent la multitude des disciples..." (Actes 6:1-2).

Jésus répond Lui-même à cette même question: "Si vous demeurez dans ma parole (dans Mon enseignement), vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira" (Jean 8:31-32).

Lisons ce que l'apôtre Paul écrit à ce sujet: "Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi (en souvenir de moi qui suis l'Agneau de Dieu, votre Pâque). De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne" (I Cor. 11:23-26).

En utilisant l'expression "toutes les fois", Paul nous laisse-t-il comprendre que nous pouvons participer à ces nouveaux symboles aussi souvent que nous le souhaitons? Absolument pas! Jésus nous a donné Ses instructions au cours de la nuit où, Lui, l'Agneau de Dieu, a été livré. Cela eut lieu le premier mois selon le calendrier divin, le 14e jour, entre les deux soirs.

Ce que Jésus nous dit c'est: "Chaque fois que vous observerez la Pâque, faites-le en souvenir de moi, rappelez-vous les raisons de mes souffrances et de ma mort." Jésus S'est offert une fois pour toutes. Il a mis fin au sacrifice de l'agneau. En effet, les sacrifices furent donnés jusqu'à une époque de réformation, c'est-à-dire jusqu'à la mort du Christ (Héb. 9:9-1O).

Il n'a pas mis fin à l'observance de la Pâque qui, elle, fut donnée à perpétuité, mais Il en a changé les symboles. Le pain représente Son corps qui fut brisé pour nous comme Esaïe l'avait prédit: "De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, tant son visage était défiguré... Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé... c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris" (Es. 52:14, 53:4-5).

La flagellation était infligée au supplicié dénudé, maintenu en position légèrement courbée, les poignets attachés à un anneau fixé à un poteau. Le fouet comportait plusieurs lanières terminées par des morceaux d'os, des maillons de chaîne ou des pointes métalliques. La nudité du supplicié n'épargnait aucune partie du corps de ces coups assénés avec violence. La chair était arrachée et laissait apparaître les os. Chaque coup déchirait plus profondément la chair. Le visage n'était pas non plus à l'abri et il n'était pas rare de voir un oeil crevé, des narines, des oreilles ou des lèvres arrachées.

Dans un psaume, David prophétisa les souffrances du Christ: "Ils ont percé mes mains et mes pieds. Je pourrais compter tous mes os" (Ps. 22:17-18). Esaïe ajoute: "Tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l'homme" (Es. 52:14). A la fin de Son supplice, Jésus a perdu le sang qui Lui restait à cause du coup de lance du soldat romain (Jean 19:34). Ce coup de lance Lui fit pousser un grand cri et mit un terme à Son agonie (Matth. 27:5O), comme le confirment des textes anciens comme le Sinaiticus et le Vaticanus.

La version Fenton indique au verset 5O: "Mais un autre soldat, prenant une lance, la lui enfonça dans le côté, et du sang et de l'eau en sortirent. Puis Jésus, ayant de nouveau poussé un grand cri, rendit l'esprit." La version Moffat, elle, décrit la scène comme suit: "L'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre et fixa à l'extrémité d'un bâton pour lui donner à boire. Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Elie viendra le sauver! Saisissant une lance, un autre soldat perça (selon le texte grec) son côté, et il en sortit de l'eau et du sang." Finalement, c'est la lance qui tua le Fils de Dieu. Ce coup de lance ouvrit une blessure béante au point qu'on pouvait y introduire la main. C'est ce que Jésus fait remarquer à Thomas, en lui disant: "Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois" (Jean 2O:27).

En disant à Thomas: "Avance ici ton doigt", Jésus Se rapporte à l'empreinte que les clous avaient laissée dans la paume de Ses mains et en lui disant: "Avance aussi ta main", Il nous laisse deviner l'importance de cette blessure mortelle. C'est ce coup de lance qui répandit Son sang, Lui faisant perdre la vie.

Si Jésus n'était pas mort de cette façon, les autres soldats Lui auraient certainement brisé les jambes, comme ils le firent aux deux malfaiteurs (Jean 19:32-33) et Il serait mort étouffé. Le Christ ne pouvait pas avoir les os brisés, car pour l'agneau de la Pâque, l'Eternel avait donné des instructions précises: "Vous ne briserez aucun os" (Ex. 12:46).

Il n'était donc pas question que le Christ puisse avoir la moindre fracture. Paul nous dit: "Le salaire du péché c'est la mort" (Rom. 6:23). Il s'agit ici de la mort éternelle qui est l'amende des péchés, des transgressions de la loi. Paul ajoute: "... sans effusion de sang il n'y a pas de pardon" (Héb. 9:22).

Selon le Petit Robert, une effusion de sang est l'action de faire couler le sang d'une manière violente. Les animaux que l'on immolait en sacrifice devaient être égorgés, saignés. Il en était de même pour l'agneau de la Pâque (Ex. 12:6). Par conséquent, le Christ devait être saigné comme un agneau. C'est la raison pour laquelle le Christ présenta la coupe à Ses disciples en disant: "Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés" (Matth. 26:28).

Le sang de l'agneau avait préservé les premiers-nés des Israélites de la mort physique, empêchant le destructeur d'entrer dans les maisons pour les frapper. De même, le sang du Christ justifie le véritable chrétien et ne permettra pas à la mort éternelle de le frapper, pour autant qu'il continue à vivre dans l'observance des lois. Tous les hommes sont sous l'emprise du péché (Rom. 3:9) qui n'est que la transgression de la loi.

N'oubliez pas que Paul a écrit: "Ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés" (Rom. 2:13). Nous sommes justifiés par le sang du Christ (Rom. 5:9), mais cela ne nous permet pas de continuer à vivre dans le péché, dans la transgression de la loi (I Jean 3:4).

La Pâque n'est pas la célébration de la résurrection du Christ, c'est un mémorial, une commémoration, l'anniversaire d'un évènement dont nous devons nous souvenir au temps fixé par Dieu et non quand nous le décidons. La Pâque doit nous rappeler les souffrances du Christ et Sa mort. Elle a été donnée à perpétuité à la postérité d'Abraham, au peuple d'Israël. Le chrétien en est la postérité spirituelle, comme Paul le confirme: "Si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse" (Gal. 3:29).

La Pâque est donc obligatoire pour chaque véritable chrétien. Faites donc la différence entre la Pâque et les Pâques. La première est biblique, la seconde est d'origine païenne.

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