Le Golgotha

«Ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus; et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas. Ils le crucifièrent et se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait. C'était la troisième heure [il s'agit de l'heure juive; selon l'heure romaine, il est neuf heures du matin], quand ils le crucifièrent. L'inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs» (Marc 15:21-26).

En examinant les quatre Évangiles, nous constatons que les inscriptions citées par chaque évangéliste diffèrent. Toutefois, si on prend la peine d'assembler ces quatre passages, on obtient l'inscription entière qui est: «Celui-ci est Jésus de Nazareth, le roi des Juifs.»

Il semble que l'on offrit à boire au Christ à cinq reprises. La première fois fut sur le chemin du Golgotha, comme nous venons de le lire dans Marc 15:23. Il Lui fut proposé du vin avec une sorte de narcotique qu'Il refusa. La deuxième fois, selon Matthieu 27:33, ce fut lors de Son arrivée sur le Golgotha: on Lui offrit du vin aigre additionné de fiel, un calmant contre la douleur, Il le refusa. Ensuite, selon Luc 23:36, les soldats Lui présentèrent, par moquerie, du vinaigre ou du vin aigre qu'Il ne but pas. La quatrième fois est mentionnée dans Matthieu 27:48, un soldat Lui offre, au bout d'un roseau, une éponge remplie de vinaigre. Enfin, selon Jean 19:29, les soldats approchèrent de Sa bouche, à Sa demande, une éponge trempée dans le vinaigre et fixée à une branche d'hysope et Il but.

Le condamné devait porter le bois sur lequel il allait être crucifié. Quelqu'un aurait-il porté l'instrument de supplice à la place de Jésus? La réponse est non! Mais, trop affaibli par tout ce qu'Il avait subi depuis Son arrestation, Jésus n'était plus capable de porter seul l'objet sur lequel Il devait être cloué. Une aide Lui était nécessaire et celui qui L'aida fut Simon de Cyrène qui avait été réquisitionné à cet effet.

Remarquez que je ne parle pas de croix. Dans le Nouveau Testament, le mot «croix» est traduit du grec stauros. Étymologiquement, ce mot grec signifie «un pieu» ou «un poteau». Dans Actes 5:30, 10:39, 13:29, Galates 3:13 et 1 Pierre 2:24, le mot original grec est xulon signifiant «bâton», «club», «arbre», ou tout autre objet en bois.

Il n'existe aucune preuve permettant de supposer que la véritable Église de Dieu ait jamais utilisé le symbole de la croix sous quelque forme que ce soit. En réalité, la forme de l'instrument de supplice du Christ importe peu. Lorsque nous pensons à notre Sauveur, nous devrions avoir en tête le Christ glorifié et assis à la droite du Père, d'où Il intercède pour nous. Nous devrions adorer le Christ vivant et non un Christ toujours pendu au bois de supplice.

Jésus ne cessa pas de porter Son pieu, Son instrument de supplice, jusqu’au Golgotha, comme le confirme Jean 19:17-18: «Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté et Jésus au milieu.» Cependant, il fut aidé, comme le relate Luc 23:26: «Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu’il la portât derrière Jésus.»

C’était chose courante chez les Romains d’obliger les criminels à porter leur croix jusqu’à l’emplacement de leur exécution (Clarke’s Commentary, p. 273). Jean confirme que Jésus portait Sa croix en arrivant au Golgotha, mais à cause des supplices subis depuis Son arrestation, Il manqua de force. C’est pourquoi ils réquisitionnèrent Simon de Cyrène pour qu’il L’aide à la porter en se plaçant derrière le Christ.