L'épreuve de la flagellation

Pour fouetter quelqu'un, on le dénudait complètement afin que les coups puissent toucher toutes les parties du corps. Ce n'est qu'après toutes ces moqueries, toutes ces railleries, tous ces coups, après s'être bien défoulés contre ce «roi des Juifs», ce roi d'une race qu'ils ne pouvaient pas sentir, qu'ils Le flagellèrent. Pour subir ce supplice, Jésus était entièrement nu.

Jésus fut-Il battu de verges ou supplicié par le fouet? Les Juifs utilisaient les verges; il est donc normal qu'ils se réfèrent aux verges. Par contre, les Romains, eux, se servaient du fouet. Nous en trouvons un bel exemple lorsque l'apôtre Paul fut arrêté. Cela est relaté dans Actes 22:24-25 où il est question des deux instruments pour un seul supplice à appliquer: «Le tribun [le chef militaire responsable de la cohorte romaine] commanda de faire entrer Paul dans la forteresse, et de lui donner la question par le fouet, afin de savoir pour quel motif ils criaient ainsi contre lui. Lorsqu'on l'eut exposé au fouet, Paul dit au centenier qui était présent: Vous est-il permis de battre de verges un citoyen romain, qui n'est pas même condamné?»

Dans son livre: Passion de Jésus. Les conclusions d’un médecin, paru aux éditions Fayard, René Gilly écrit à la page 92 que la flagellation est une punition extrêmement sévère et sanglante. Le fouet était la version romaine de ce qui est appelé le «chat à neuf queues». Il était composé de plusieurs lanières au bout desquelles on fixait des os brisés, des maillons ouverts, des boules de plomb. La plupart du temps, ceux qui passaient par ce supplice en mouraient, tout comme plus tard, dans la marine, la plupart de ceux qui étaient condamnés à subir le fouet en mouraient bien souvent.

Une personne qui recevait ces coups était attachée à un pilier de manière que tout le corps soit bien exposé. La victime se tordait dans tous les sens parce que chaque coup arrachait des morceaux de chair, et toutes les parties du corps étaient atteintes, car le bourreau savait où et comment frapper pour que cela fasse le plus mal possible. La figure, les parties génitales, tout y passait.

Chaque coup ouvrait les chairs, les coupait ou les arrachait. Si le supplicié s'évanouissait, on peut être certain que le coup suivant le ranimait. Le corps entièrement dénudé était très vulnérable et il était courant de voir des paupières, des narines, des morceaux d'oreilles arrachés et même des yeux crevés.

Voilà pourquoi, sous l'inspiration divine, le roi David a pu écrire cette prophétie relative au Christ: «Je pourrais compter tous mes os» (Ps. 22:18), car après un tel supplice, les os sont douloureux, ils ont été touchés par les boules de plomb ou les maillons ouverts. Certains os sont même devenus apparents, la chair ayant été arrachée. Et maintenant, le moment du départ vers le Golgotha est arrivé.