Jésus devant Ponce Pilate

«Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l'interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens. Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien de choses ils t'accusent? Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le gouverneur» (Matth 27:11-14).

«À chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule. Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ? Car il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré Jésus» (vv. 15-18).

«Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Le gouverneur, prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. Pilate leur dit: Que ferais-je donc de Jésus, qu'on appelle Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié! Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants» (vv. 20-25).

Beaucoup supposent que c'est à la suite de cette phrase: «Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants» que les Juifs ont été si souvent persécutés jusqu'à nos jours. Cette persécution serait destinée, disent-ils, à prouver l'innocence de Christ. Que cette malédiction soit tombée sur la génération de l'époque, c'est possible, mais elle ne pouvait pas aller plus loin.

En effet, nous lisons dans Ézéchiel 18:20: «L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l'iniquité de son père, et le père ne portera pas l'iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui et la méchanceté du méchant sera sur lui.»

«On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l'on ne fera point mourir les enfants pour les pères; on fera mourir chacun pour son péché» (Deut. 24:16).

Nous lisons au sujet d'Amatsia, roi de Juda, dans 2 Rois 14:5-6: «Lorsque la royauté fut affermie entre ses mains, il frappa ses serviteurs qui avaient tué le roi, son père. Mais il ne fit pas mourir les fils des meurtriers, selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse [la loi que l'Éternel donna au peuple par l'intermédiaire de Moïse - Deutéronome 5:23-27], où l'Éternel donne ce commandement: On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l'on ne fera point mourir les enfants pour les pères; mais on fera mourir chacun pour ses péchés.»

Voyons ce que l'apôtre Pierre a déclaré à la foule qui lui faisait face, le jour de la Pentecôte, en l'an 31 de notre ère: «Hommes Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; cet homme livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies. […] Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié» (Actes 2:22-23 et 36).

Les Juifs sont des Israélites, mais tous les Israélites ne sont pas des Juifs. Tout comme les Bruxellois sont des Belges, mais tous les Belges ne sont pas des Bruxellois. Et ici, Pierre fait face à des Parthes, des Mèdes, des Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l'Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l'Égypte, le territoire de la Lybie voisine de Cyrène, des Romains, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes (Actes 2:9-11).

Croyez-vous que tous ces gens étaient présents à Jérusalem pour la crucifixion de Jésus et que tous ont réclamé que Son sang retombe sur eux et sur leurs enfants? Non! Cependant, Pierre leur parle de «ce Jésus que vous avez crucifié». Pourquoi? Parce que chaque être humain a péché et est donc responsable de la mort du Christ; il était donc nécessaire que le Christ meure pour tous et chacun. Tous et chacun ont donc une part de responsabilité dans Sa mort.

«Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié. Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs! Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier» (Matth. 27:26-31).

Pilate ayant remis Jésus entre les mains de ses soldats, ceux-ci Le conduisirent dans le prétoire, dans le palais du gouverneur, là où ils avaient un camp permanent. Les prétoriens étaient choisis parmi les habitants des pays voisins de Rome, dans l’Étrurie, dans l’Ombrie, dans le Latium. Mais plus tard, ils devinrent un mélange confus de soldats des légions germaniques (Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse).

Les légionnaires romains formaient un mélange provenant de divers pays conquis. Il y en avait qui venaient d’Afrique, d’autres émanaient de tribus germaniques, de la lointaine Espagne ou encore de la Gaule. Tenant compte des dures conditions dans lesquelles ils vivaient et se battaient, ils n’étaient ni plus ni moins brutaux que les soldats de n’importe quelle époque. La plupart d’entre eux étaient complètement illettrés, à l’exception de quelques-uns de leurs officiers.