L'arrestation du Christ

Que se passa-t-il au moment de l'arrestation du Christ?

Il est environ minuit. «[...] Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent de Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. Judas donc, ayant pris la cohorte et les huissiers qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes et des flambeaux et des armes. Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui cherchez-vous?» (Jean 18:1-4). Il ne fait aucun doute que Jésus est bien au courant de tout ce qui doit Lui arriver. «Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C’est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux. Lorsque Jésus leur eut dit: C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda à nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth. Jésus répondit: Je vous ai dit que c’est moi. Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. Il dit cela, afin que s'accomplit la parole qu'il avait dite: Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés» (vv. 5-9).

En disant: «Laissez aller ceux-ci», Jésus ne formule pas une requête, Il donne un ordre. De plus, dans la réponse que Jésus donne à ceux qui sont venus pour L'arrêter, Il Se sert d'un des titres divins qu'Il portait avant de naître en tant que Fils de l'homme. En effet, lorsque Moïse se présenta devant le buisson ardent et qu'il demanda le nom de celui qui l'envoyait vers les enfants d'Israël, «Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et il ajouta: C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle "Je suis" m'a envoyé vers vous» (Ex. 3:14).

Lors de l'arrestation de Jésus, c'est la force, c'est la puissance de ce nom «Je suis» qui fit reculer et tomber par terre ceux venus pour L'arrêter. Dans ces quatre versets, le traducteur aurait dû employer le nom «Je suis», en tant qu'un des noms propres de Jésus, en lieu et place de «c'est moi».

Dans la Bible utilisée pour cette présente étude, Louis Segond, qui est de religion protestante, a donné la traduction qu'il croyait être la bonne parce qu'il pensait, comme beaucoup le croient erronément, que l'Éternel de l'Ancien Testament, Celui qui S’est présenté à Moïse sous le nom de «Je suis», est le Père, ce qui est absolument faux et contraire aux Écritures.

Avant de Se rendre avec Ses disciples à la montagne, Jésus avait recommandé dans Luc 22:35-38: «Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose? Ils répondirent: De rien. Et il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne, que celui qui a un sac le prenne également, et que celui qui n'a point d'épée vende son vêtement et achète une épée. Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s'accomplisse en moi: Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d'arriver. Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: Cela suffit.»

Que se passa-t-il lorsque ceux qui étaient venus avec Judas pour arrêter le Christ se présentèrent? «Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire?» (Jean 18:10-11).

«Mais Jésus, prenant la parole dit: Laissez, arrêtez! Et, ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit» (Luc 22:51).

«Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi? En ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J'étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi. Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite» (Matth. 26:52-56).

Pour que la prophétie s'accomplisse, il fallait que le Christ soit mis au nombre des malfaiteurs (Luc 22:37), qu'Il soit emmené comme un vulgaire larron et traité comme un criminel (Marc 15:27-28). Les deux épées furent achetées dans le but de Le faire passer pour un malfaiteur. En disant dans Luc 22:38: «Cela suffit», Jésus ne voulait pas mettre fin à la discussion, mais bien confirmer que deux épées suffisaient. Elles n'étaient pas destinées à Le protéger. Elles devaient donner aux principaux sacrificateurs et aux pharisiens un prétexte, une excuse, pour Le considérer comme un criminel.

Ces deux épées devaient permettre de faire courir le bruit que le Christ et Ses disciples étaient armés. Ce fait fut probablement rapporté par Judas, ce qui explique pourquoi ceux qui étaient venus pour s'emparer de Lui s'étaient munis d'épées et de bâtons (Luc 22:52). Jamais le Christ n'eut l'intention de Se servir de ces épées, Il interdit même leur emploi (Luc 22:49-50 et Jean 18:10-11). Il S'écria: «Laissez, arrêtez!» ou, pour mieux traduire: «En voilà assez!» (Luc 22:51). Ensuite, ayant touché l'oreille de Malchus, Il le guérit. Après quoi Il déclara: «Tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée» (Matth. 26:52).

«La cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se saisirent alors de Jésus et le lièrent» (Jean 18:12). Ces gens étaient assez nombreux; les apôtres Matthieu, Marc et Luc parlent d’eux comme d’une foule, d’une quantité de personnes non dénombrée. Cette foule fut craintive au début parce qu'elle avait ressenti une force la pousser en arrière tout en la faisant tomber. Mais après que le Christ eut répondu: «C’est moi», autrement dit: «Je suis», constatant que tout redevenait normal, elle s'enhardit et commença à cracher sur Jésus, à Le frapper et à se moquer de Lui.