Moments poignants au jardin de Gethsémané

La Bible nous raconte que le Christ prit la Pâque avec Ses disciples. Ensuite, et après avoir chanté des cantiques, ils se rendirent à la montagne des Oliviers et de là, ils allèrent dans un lieu appelé Gethsémané, un jardin situé à l'est du torrent de Cédron (Jean 18:1), au pied du mont des Oliviers. Là, Il recommanda à Ses disciples de s'asseoir, pendant qu'Il S'éloignerait pour prier. «Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée [Jacques et Jean], et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses. Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu'à la mort [je suis accablé de tristesse]; [...]» (Matth. 26:37-38).

Dans Marc 14:33, il est écrit: «[...] il commença à éprouver de la frayeur [de la crainte] et des angoisses.» Le verbe «éprouver des angoisses» est traduit du grec ademoneo qui doit nous faire comprendre qu'une grande inquiétude Lui serrait le coeur.

Dans ce même verset, le mot «frayeur» est traduit de ekthambeo qui, dans Marc 9:15, est traduit par «surprise» et par «épouvantées» dans Marc 16:5-6 où les femmes sont surprises, dans la stupeur, par la présence qu'elles découvrent. Ici, dans Marc 14:33, il peut signifier une stupeur ou un engourdissement pouvant être provoqué à la pensée des souffrances et de la mort proches.

Dans Matthieu, nous avons lu que Jésus commença à éprouver de la «tristesse». Ce mot est traduit de lupeo qui signifie «tristesse», «se sentir seul», «abandonné», «affligé», «malheureux», «accablé». Pour bien comprendre ceci, il faut réunir ce qu'ont écrit les apôtres Matthieu et Marc qui viennent d'être cités.

«Il pria disant: Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. Étant en agonie, il priait plus instamment [ou encore plus intensément], et sa sueur devint comme des grumeaux de sang [comme des gouttes de sang], qui tombaient à terre» (Luc 22:42-44).

Cette frayeur, cet engourdissement et ces angoisses qui L'envahissaient Le mettaient dans une sorte d'agonie et cela, ajouté à l'intensité de Sa prière, fit monter le sang vers la peau, ce qui transforma Sa sueur en grumeaux de sang. La Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo écrit à la page 282, sous le titre «L’agonie»: «Alors que le mot [du grec âgon, combat] désigne la dernière lutte de l’organisme contre la mort, les évangiles l’emploient pour évoquer l’angoisse qui s’empara de Jésus à Gethsémani la nuit précédant une mort qu’il savait atroce. Au terme de ce combat intérieur, il accepta de toute sa volonté d’homme d’entrer dans le projet de Dieu. Moment rendu plus poignant par l’inconscience de ses disciples.»

Jésus connaissait toutes les prophéties Le concernant et pour cause: Il était celui-là même qui les avait inspirées. Il était au courant de tout ce qu'Il allait devoir endurer. Il ne pouvait S'empêcher d'y penser et Sa nature humaine, tout Son être, tendait à résister. Il était angoissé. Il luttait pour ne pas faire marche arrière, pour ne pas abandonner Son but de Sauveur de l'humanité pour lequel Il était venu sur terre, et cela Le poussait à prier Son Père avec une extrême ferveur.

Jésus savait que le Père avait tout remis entre Ses mains et qu'Il pouvait faire marche arrière. Lisons ce qu'Il affirme dans Jean 10:10, 15, 17-18: «[...] moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. […] Je donne ma vie pour mes brebis. […] Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre; tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père.»

Jésus, qui était l'Éternel de l'Ancien Testament, connaissait parfaitement ce qu'Il avait inspiré dans Ésaïe 52:14 et 53:4-5: «De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi [ou: la plupart en Le voyant ont été horrifiés], tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l'homme [il était impossible de dire si cette masse sanguinolente qu'était devenu Son visage sous les coups était bien le visage d'un homme], [...] Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé [Il subissait la souffrance que nous méritions]; [...] Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.»

Comme c'est souvent le cas dans la Bible, un passage se rapporte à une personne et, soudain, nous nous trouvons devant une prophétie qui se réfère à un autre personnage. C'est ainsi que le Psaume 22 commence par parler du roi David et, ensuite, du verset 15 au verset 19, il est question du Christ: «Je suis comme de l'eau qui s'écoule [ou mes forces m'abandonnent], et tous mes os se séparent [ils sont disloqués, c'est ce qu'Il ressent sous la pression, sous la force des coups qu'Il reçoit]; mon coeur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles [Jésus a l'impression que Son coeur se transforme en cire, qu'il s'écoule en Lui]. Ma force se dessèche comme l'argile, et ma langue s'attache à mon palais, tu me réduis à la poussière de la mort. Car des chiens m'environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi [il s’agit des soldats romains]. Ils ont percé mes mains et mes pieds, je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent; ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique.» Il est bien évident que David n'eut jamais les mains et les pieds percés. Il s'agit donc bien ici d'une prophétie relative au Messie.

Rappelez-vous que, depuis l'âge de douze ans, Jésus savait qui Il était et pourquoi Il Se trouvait sur terre, comme nous l'avons lu dans Luc 2:41-43.