Le contexte historique favorable

La paix romaine

Dieu change le coeur des hommes et Il prend en main les événements pour que tout se déroule selon Son plan. Une période de paix était nécessaire pour la venue du Christ et pour que la bonne nouvelle du Royaume de Dieu puisse se répandre par le Messie et Ses disciples.

La bannière romaine flottait au-dessus des villes depuis l'Atlantique jusqu'à l'Euphrate. Le claquement des sabots des chevaux, le roulement des machines de guerre et le pas cadencé des légions romaines, tout cela était devenu quelque chose de familier pour les habitants de la Palestine car, des années avant la naissance de Jésus, ces armées romaines avaient amené sous leur bannière les nations du monde civilisé connu à l'époque.

Lorsque le Christ vint au monde en l'an 4 avant notre ère, le territoire de la Judée était déjà soumis à Rome et tout l'empire était prospère et vivait en paix. Soixante ans auparavant, l'imposante machine de guerre romaine avait atteint la Palestine sous la direction du général romain Pompée (Jakson-Lake, The Beginnings of Christianity, p. 177).

Après cela, Jules César partit à la conquête de l'Espagne, de la Gaule ainsi que des territoires situés au nord-ouest de l'Europe. Il repoussa les Germains de l'autre côté du Rhin, vers le Danube, et il continua plus au nord en direction des îles Britanniques. À l'époque du Christ et de Ses disciples, la frontière nord de l'Empire romain s'étendait de l'Angleterre au Rhin et elle descendait au sud jusqu'au Sahara. L'Atlantique formait la frontière ouest et, à l'est, elle s'étendait au-delà de l'Euphrate, jusqu'à l'Empire des Parthes et celui des Indes.

C'est jusqu'aux confins de ces territoires que les disciples de Jésus devaient porter, un peu plus tard, le véritable message, l'Évangile du Royaume de Dieu. Protégés par les lois romaines, aidés dans leurs déplacements par un bon réseau routier, ils bénéficièrent de la paix établie dans tout l'Empire romain, ce qui leur permit d'atteindre sans encombre majeur chacune des villes principales et d'y apporter le message du Christ, celui de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu (Marc 1:14-15).

Les révélations des prophètes

Dieu, le Très-Haut, inspira les prophètes d’annoncer la venue d'un Messie, le temps de Sa venue et les conditions de celle-ci. Dieu dirigea les affaires du monde de façon telle que les conditions soient les meilleures pour l'époque de la venue de Son Fils.

L'administration des provinces était abandonnée aux mains des princes et des gouverneurs locaux qui, connaissant bien les particularités de leur peuple, pouvaient mieux que quiconque ouvrir la porte à une administration ferme et durable, tout en restant sous la tutelle de Rome car, bien que la langue grecque fût très répandue, toutes ces nationalités, tous ces peuples de langues différentes étaient ainsi amenés à vivre sous des lois identiques, sous un seul corps régnant qui avait son siège à Rome.

La vraie cause

L'étude de cette époque confirme, sans l'ombre d'un doute, que les victoires des légions romaines n'étaient pas la vraie cause des conditions existant dans le monde entre l'an 4 avant J.-C. et l'an 100 de notre ère.

Entre 604 et 585 avant J.-C., les Babyloniens envahirent la Judée et emmenèrent les habitants captifs dans leur pays. Parmi ces captifs, il y avait Daniel, un prophète de Dieu. Au cours de sa captivité, il eut une grande influence sur le roi de Babylone et c'est par lui que Dieu révéla au roi et au monde ce qui devait arriver.

Le roi eut un songe, un rêve, au cours duquel il vit une grande statue. Lisons ce que Daniel lui explique: «Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets, et qui a fait connaître au roi Nébuchadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps [dans les siècles à venir]» (Dan. 2:28).

Ensuite, Daniel expliqua au roi que la tête de la statue était l'Empire chaldéen, qu’après lui il y aurait l'Empire perse, suivi de l'Empire gréco-macédonien qui serait divisé en quatre parties à la mort d'Alexandre.

«Il y aura un quatrième royaume, fort comme du fer; de même que le fer brise et rompt tout, il brisera et rompra tout, comme le fer qui met tout en pièces» (Dan. 2:40). Il s'agit ici du grand Empire romain qui débuta environ soixante ans avant la venue du Christ. Ce n'est donc pas par hasard ni par accident que les événements se déroulèrent de façon à ce que tout soit bien mis en place pour la venue du Christ et pour que la bonne nouvelle du Royaume puisse être diffusée. Dieu guidait les gouvernements et les nations là où Il voulait les amener pour que Son plan s'accomplisse.

C'est ce que l'apôtre Paul confirme dans Galates 4:4-5: «Mais, lorsque les temps ont été accomplis [lorsque le délai fixé est arrivé à terme], Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi [né pour être sous la loi, pour être sous l'amende de la loi, pour être sous la malédiction de la loi à notre place], afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi [ceux qui, par leurs péchés, se trouvaient sous l'amende, sous la malédiction de la loi, qui est la mort éternelle puisque le salaire du péché est la mort, comme l'apôtre Paul l'a écrit dans Romains 6:23], [...]»

Les temps ont été accomplis en l'an 4 avant J.-C., qui est l'année de la naissance de notre Sauveur. Les temps étaient également accomplis en l'an 27 de notre ère, lorsque Jésus commença Son ministère et encore en l'an 31 lorsqu'Il fut crucifié. De plus, cinquante jours après Sa résurrection, le temps était accompli, il était arrivé au terme fixé pour la création de l'Église bâtie par Jésus-Christ et pour que le futur Royaume de Dieu commence à être prêché dans l'empire, aussi bien aux païens qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël, qui sont les dix tribus perdues. Sans qu'ils s'en rendent compte, ce sont les Romains qui ont pavé la route pour l'Église de Dieu et pour que le christianisme se répande.

La liberté religieuse

Des libertés existaient au sein de l'empire, notamment pour les coutumes locales et les croyances religieuses. Les Romains ne s'occupaient pas des religions pratiquées dans les pays qu'ils contrôlaient (Jakson-Lake, The Beginnings of Christianity, p. 185). Si cette liberté avait été inexistante, le christianisme aurait été écrasé avant même de commencer et, si le système des lois centrales n'avait pas existé, le christianisme n'aurait probablement jamais quitté la Palestine.

Voyons ce que Jésus avait annoncé à Ses disciples: «Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre» (Actes 1:8). En l'an 31, l'empire était prêt pour cela, il n'aurait pu être mieux préparé. Le monde était en paix. Il y avait des lois dont pouvaient bénéficier tous les sujets de l'empire, il y avait même des libertés religieuses.
Peu de personnes se sont rendu compte à quel point Dieu avait organisé les événements pour que le christianisme puisse être introduit dans le monde. Les disciples purent ainsi apporter le message à chaque nation importante et ils accomplirent cela en moins de trente ans.

L'Empire romain

Peu de temps après la naissance de Jésus, Rome avait été affermie, soudée, pour passer du rôle de république mal affermie, branlante même, à celui d'empire. C'est en l'an 12 avant Jésus-Christ qu'Auguste se fit élire par le peuple romain comme souverain pontife, pontifex maximus, autrement dit chef de la religion d'État (Les Grands Empires, Time-Life, p. 78 et Jakson-Lake, The Beginnings of Christianity, p. 194). C'est alors seulement que Rome devint un empire dans lequel il n'existait plus qu'une seule autorité centrale vers laquelle se tourner.

Jusqu'alors, le monde était en constante agitation, de nombreuses nations étant en guerre, mais l'empire se développa bien au-delà de ce que ses dirigeants espéraient parce que les divers gouvernements s'étaient soumis à l'autorité centrale de Rome et, puisque le citoyen romain jouissait de plus grands avantages que les autres, des centaines, ensuite des milliers et des dizaines de milliers essayèrent de gagner ou d'acheter le droit de citoyenneté.
Il est certain qu'il y en avait qui regardaient leurs vainqueurs comme des indésirables, des occupants, mais ils devaient s'en contenter et se soumettre au gouvernement central sous peine de mort ou d'emprisonnement.

Des droits raisonnables

Une grande loi, valable pour tout l'empire, devait être imposée, si l'on voulait conserver un semblant de paix. L'immensité de l'empire requérait un système simple, peu coûteux, mais très efficace, pour maintenir la loi et l'ordre.

De façon à combattre les rébellions et les soulèvements contre le gouvernement et afin de protéger les droits des citoyens, des cours d'appel furent établies au sein de l'empire et ceci devait jouer un rôle très important dans l'expansion du christianisme. Quant à l'empereur, il était l'ultime recours vers qui le citoyen romain pouvait se tourner.

Ce fut le cas de Paul lorsque sa vie fut en danger (Actes 25:11) et la vigilance de l'administration impériale était telle qu'elle allait jusqu'à protéger celui qui n'était même pas citoyen. Par conséquent, les ministres ordonnés et commissionnés par Dieu et par Son Église pour prêcher la bonne nouvelle au monde avaient des droits raisonnables leur donnant un maximum de libertés.
C'est grâce à cela que, pendant plus de trente années, l'Évangile put se répandre librement, protégé par un système législatif qui ne considérait pas le christianisme comme une menace ou un problème, jusqu'à ce qu'il ait pu être répandu dans tout l'empire.

Un autre facteur important qui fut favorable à la croissance de l'Église fut la longueur des règnes des empereurs de cette époque. Auguste fut empereur pendant quarante ans, Tibère le fut pendant vingt-trois ans, Claude pendant treize ans, Néron pendant quatorze ans. Durant la vie du Christ, Rome changea une seule fois de dirigeant, ce fut en l'an 14 de notre ère, lorsque Tibère commença à régner.

L'Église fut établie au cours des dernières années du règne de Tibère et elle proliféra pendant le règne de trois autres Césars seulement. Tibère prolongea la stabilité des gouverneurs de ses provinces, ce qui permit à Ponce Pilate de rester en place pendant dix ans. C'est lui qui se soumit à la pression des Juifs et qui ordonna la crucifixion de Jésus.

Si les Romains étaient opposés à l'existence d'unions politiques séparées dans les territoires sous leur contrôle, ils ne s'occupaient pas des religions, si celles-ci ne mettaient pas la paix en danger. Ils respectaient les dieux des nations qu'ils occupaient et, lorsque le christianisme fit surface, ils considérèrent qu'il s'agissait d'une autre branche, d'une autre secte du judaïsme.

Les voies de communication

L'établissement de la paix et l'imposition des lois civiles dans tout l'empire apportèrent beaucoup de changements dans la façon de vivre de l'époque. Les citoyens romains s'intéressèrent à la culture et aux affaires des autres provinces. Les routes qui n'étaient prévues que pour le déplacement des troupes furent alors utilisées pour visiter les territoires éloignés.

La première vague de tourisme provoqua un intérêt général pour des produits et des marchandises qui étaient demeurés inconnus du citoyen moyen. Le commerce commença à prendre de l'extension et une nouvelle vision du monde fut ainsi offerte.

Cependant, le fait le plus important pour que l'Évangile puisse se répandre partout fut les voyages et les moyens de communication qui furent développés de plus en plus. Au fur et à mesure que les armées de Rome soumettaient les nations, celles-ci étaient liées à la cité mère par un système routier de plus en plus développé qui favorisait le commerce.

N'oublions pas que les succès militaires de Rome étaient dus à d'ingénieuses machines de guerre qui, justement, nécessitaient un grand réseau routier. La création de nouvelles routes était donc à double usage. La pacification des pays bordant la Méditerranée augmenta la sécurité des transports maritimes et les échanges avec les grandes cités comme Carthage et Corinthe stimulèrent les activités commerciales (Bourne, A history of the Romans, p. 359).

Avec la paix imposée, les commerçants, les politiciens, les touristes, les marchands, les philosophes et tous ceux qui le souhaitaient pouvaient se déplacer librement dans l'empire. Cette période est très importante car, à l'époque où Pierre et Paul commencèrent à se déplacer, les transports étaient rapides et sûrs, comme cela n'avait jamais été auparavant. De plus, les voyageurs se savaient protégés par des postes militaires stationnés partout dans l'empire, et la piraterie, les vols et la violence étaient maintenus à un taux minimum.

C'est ce qui permit aux apôtres de voyager rapidement, par mer ou par terre, d'une ville à l'autre de l'empire et de revenir en temps voulu à Jérusalem afin d’y observer une fête ou de participer à une conférence, pour ensuite retourner là d'où ils venaient.

Cependant, les voyages n'étaient pas sans aucun danger. N'oublions pas que Paul fit naufrage trois fois et qu'il fut exposé à de nombreux dangers (2 Cor. 11:23-24), mais il est certain que Dieu intervenait pour que la bonne nouvelle du Royaume puisse se répandre au cours de la vie des premiers apôtres. Pourquoi les déplacements se firent-ils avec une si grande sécurité à cette époque? Parce que Dieu le voulait! Il voulait que le message que le Christ apportait puisse être transmis à tout l'empire par l'intermédiaire des disciples.

Le système postal

Un système postal fut instauré par l'empereur Auguste qui voulait que les quatre cent cinquante communautés séparées existant en Italie puissent communiquer entre elles. Il devint le système préliminaire du service postal impérial qui se développa dans tout l'empire (Bourne, A History of the Romans, pp. 362-363).
Presque toutes les épîtres du Nouveau Testament sont des lettres ou des rapports envoyés par un apôtre à une congrégation, à un ami personnel ou à un ancien. Ces écrits ont été préservés pour nous mais, si ce système postal n’avait pas existé à l’époque, Dieu aurait choisi un autre moyen pour préserver ces écrits.

Le courrier privé était acheminé par des messagers qu'on louait et ils parcouraient à pied une moyenne de 40 km par jour. Ce parcours n'est pas étonnant quand on pense que, sur des routes en bon état, les troupes habituées à intervenir sans délai d'un point chaud à un autre réalisaient couramment des moyennes de 45 km par jour (Les Grands Empires, Time-Life, page 95, sous le titre: Les voies romaines).

Plus tard, il y aura des relais postaux comme cela existait entre Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.

Il ne fait aucun doute que le chemin ouvrant la voie au christianisme avait été préparé. Les Babyloniens, les Perses et les Grecs apportèrent leur contribution au monde, contribution qui devait aider l'Église, mais les temps n'ont été accomplis que lorsque le monde fut uni, soudé par l'Empire romain. C'est après cela que Dieu, qui était intervenu dans les affaires mondiales, envoya Son Fils.