Les causes de la mort de Jésus

Les Juifs demandèrent que le supplice de Jésus et des deux malfaiteurs fût écourté, parce que le jour qui allait débuter dès le coucher du soleil était un grand jour, c'était le premier jour de la fête des Pains sans Levain.

«Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, car c'était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour [ce grand jour allait voir débuter la fête des Pains sans Levain, c'était un sabbat annuel et non un sabbat hebdomadaire], les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui» (Jean 19:31-32). Lorsque l'agonie était trop longue, la coutume romaine était de briser les jambes des suppliciés à l'aide d'un maillet de bois pour leur supprimer tout appui sur les pieds. Ceci accélérait le processus d'asphyxie et la mort. «S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau» (vv. 33-34).

Le verset 34 a été mal traduit. Le verbe «perça» dans le texte original grec est au temps aoriste. En français, nous connaissons le temps présent qui indique qu'une action a lieu au moment où l'on parle, le temps passé indique qu'une action a eu lieu précédemment et le futur annonce qu'une action aura lieu. Le temps aoriste, lui, indique un temps passé indéterminé et met en évidence le genre d'action, il indique qu'à un certain moment une action a eu lieu dans le passé sans être continuelle.

Le temps aoriste dont Jean se sert dans ce verset indique le genre d'action et non le moment exact. Par conséquent, le verbe «perça» tel qu'il est rendu en français n'indique point, dans le grec original, le moment où le soldat perça le côté de Jésus ou si cette action eut lieu avant ou après la décision de ne pas Lui rompre les jambes. La seule façon d'en déterminer le moment avec exactitude, c'est de grouper Jean 19:34 avec les autres passages de l'Écriture.

On aurait dû traduire: «Car un des soldats lui avait [sous-entendu: auparavant] percé le côté d'un coup de lance.» Le temps aoriste indique que l'événement a eu lieu dans le passé. Au verset 32, les soldats viennent avec l'intention de rompre les jambes des suppliciés. Au verset 33, ils constatent que Jésus est déjà mort parce qu'un soldat avait déjà percé Son côté d'un coup de lance.

S'ils avaient eu le moindre doute, ils auraient aussi brisé les jambes de Jésus. C'est ainsi que la prophétie s'est accomplie: «Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os ne sera brisé» (Jean 19:36).

En brisant les jambes aux suppliciés, on les condamnait à périr par étouffement. Or, Jésus, l'Agneau de Dieu, devait répandre tout Son sang, Il ne pouvait pas mourir étouffé. Pourquoi? Parce que, s'il est interdit de manger des animaux étouffés, comme cela est mentionné dans Actes 15:20 et 29 ainsi que dans Actes 21:25, à plus forte raison ne peut-on offrir à Dieu un animal étouffé. Les instructions reprises dans le livre du Lévitique pour les sacrifices d’animaux spécifient que leur sang devait être entièrement versé, répandu (Lév. 1:5 et 17:13).

Lisons ce que l'apôtre Matthieu a écrit sur les derniers moments de Jésus. «Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième [depuis midi jusqu'à trois heures], il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Il appelle Élie. Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. Mais les autres dirent: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver. Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit» (Matth. 27:45-50).

Malheureusement, la majorité des versions arrêtent ce dernier verset à ce point-là et omettent une phrase importante qui se trouve pourtant dans le texte grec original. En effet, avant le verset 50, le verset 49 continue en disant: «Mais un autre, prenant une lance, lui perça le côté et il en sortit de l'eau et du sang.» Cette phrase est reprise dans divers codex, forme sous laquelle beaucoup de copies manuscrites de la Bible, surtout en grec, nous sont parvenues. Ce n'est qu'après cette phrase qu'il faut lire: «Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'âme [la vie].»

Selon Matthieu, le Christ mourut lorsqu'un soldat «lui perça le côté» et qu' «il en sortit de l'eau et du sang». Lorsque la lance fit cette plaie dans le côté de Jésus, elle Le déchira littéralement et il en résulta une ouverture de la vessie; c'est pour cette raison qu'il en sortit de l'eau. C'est à la suite de cette blessure terrible que Jésus mourut, après avoir versé, après avoir répandu Son sang pour tous.

Revenons à ce qui est écrit dans Jean 19:32-33: «Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes.»

En se basant sur le verset suivant, beaucoup supposent que l'on perça le côté de Jésus pour savoir s'Il était mort, car il est écrit: «Mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau.» Mais poursuivons notre lecture: «Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi» (vv. 34-35).

Si la déclaration de Jean est correctement comprise, elle ne fait que corroborer le récit original de Matthieu. Jean affirme, en effet, que le Christ mourut en versant Son sang, en Se vidant de Son sang. Relisons le verset 33: «S'étant approchés de Jésus [c'est-à-dire lorsque les soldats s'approchèrent de Jésus], et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes.»

Puisque Sa mort était évidente, il était inutile de Lui briser les jambes. Les soldats constatèrent qu'Il était mort et, s'ils n'avaient pas été certains de Sa mort, ils lui auraient brisé les jambes et non pas percé le côté, car c'était dans le but de Lui rompre les jambes qu'ils s'étaient approchés de Lui. Mais Il était déjà mort. Comment Jésus mourut-Il? Jean répond en écrivant exactement et selon le grec original: «Car l'un des soldats lui avait [auparavant] percé le côté d'un coup de lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau.»

D'ailleurs, lorsque Joseph d'Arimathée osa se rendre vers Pilate pour demander le corps de Jésus, «Pilate s'étonna qu'il fût mort si tôt, fit venir le centenier, et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph» (Marc 15:44-45). Même Pilate s'étonna que Jésus fût mort si tôt!

Dans son récit, Jean indique non pas ce que les soldats firent après s'être approchés du Christ, mais bien la raison pour laquelle ils ne Lui brisèrent pas les jambes. Le verset 34 précise la cause de Sa mort, une mort provoquée par un des soldats qui s'était servi d'une lance pour Lui percer le côté, comme cela avait été prophétisé. En effet, il est écrit dans Ésaïe 53:7-8 (ce passage est tiré de la Bible en français courant): «Il s'est laissé maltraiter sans protester, sans rien dire [ou sans se plaindre], comme un agneau qu'on mène à l'abattoir [lorsqu'un agneau est mis à mort à l'abattoir, on l'égorge, on le saigne, son sang est répandu, cet animal ne meurt pas de lui-même, il n'est pas étouffé], comme une brebis devant ceux qui la tondent. On l'a arrêté, jugé, supprimé, mais qui se souciait de son sort? Or, il était éliminé du monde des vivants, il était frappé à mort du fait des péchés de son peuple.»

Ceci est confirmé par l'apôtre Paul qui a écrit dans Hébreux 9:22: «Sans effusion de sang il n'y a pas de pardon.» La Bible en français courant écrit: «Selon la loi, presque tout est purifié avec du sang, et les péchés ne sont pardonnés que si du sang est répandu.» Selon le Petit Robert, une effusion de sang, c'est l'action de faire couler le sang. Si Jésus était mort sans avoir répandu Son sang, s'il n'y avait pas eu effusion de sang, s'Il n'avait pas été vidé de Son sang, alors Il ne serait pas mort à notre place et Il n'aurait pas payé l'amende de nos péchés. Un Sauveur mort d'épuisement ou d’étouffement ne pourrait pas être notre Pâque, Il ne pourrait pas avoir été l'Agneau de Dieu.

En perdant Son sang sous le coup de lance, Jésus nous a justifiés. «Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie [par Sa résurrection]» (Rom. 5:8-10).

La mort, mais la mort éternelle, n'a donc plus de pouvoir sur nous, car Jésus (l'Éternel, Yahweh) a payé l'amende de cette mort à notre place. Jésus mourut comme un agneau que l'on mène à la boucherie et cela conformément à ce que le Très-Haut et l'Éternel avaient prévu bien longtemps auparavant.

«Sachant que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde» (1 Pi. 1:18-19).

Pourquoi fallait-il passer par tant de souffrances et d'angoisses, ainsi que par une mort aussi affreuse? Une mort rapide et sans souffrance ne pouvait-elle pas suffire? La réponse est non, car il fallait montrer l'atrocité du péché et la grandeur du sacrifice consenti pour notre salut à tous. Un homme pourrait mourir pour un autre homme ou à sa place, mais il fallait un Dieu, celui qui a créé l'humanité, pour mourir en lieu et place de tous ceux qui, ayant transgressé la loi, étaient passibles de la mort éternelle (Rom. 6:23). Et tous ceux qui acceptent de se repentir sincèrement de leurs transgressions se retrouvent sous la grâce, sous un pardon non mérité.